La chambre chinoise

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« Supposons que je remplace un ordinateur chargé de répondre à des questions sur une histoire écrite en chinois, langue que je ne parle pas. Je suis enfermé dans une chambre close et, par une fente du mur, on me passe des caractères chinois écrits sur des bouts de papier. Ce sont des questions que je ne comprends pas et auxquelles je dois répondre. Pour cela, je dispose de réponses toutes préparées et d’un manuel de règles qui me permet d’associer un caractère de réponse à un caractère de question. Je glisse mes réponses par une autre fente du mur. Le plus probable est que je parviendrai à donner des réponses sensées, sans jamais rien comprendre aux caractères qui me passent sous le nez. Peut-on dire que je comprends le chinois ?
Non.
J.R. Searle démontre ainsi que l’on peut fort bien répondre de façon pertinente aux questions d’un être humain sans saisir le sens de ce qu’il dit. Peut-on dire que je pense comme un Chinois penserait en donnant les mêmes réponses ?
Non plus.
Selon J.R. Searle, on ne peut pas appeler cela « penser ». Donc, les ordinateurs ne pensent pas. »
Expérience fictive proposée par le philosophe californien John R. Searle

In Le cerveau et la pensée. Jean-François Dortier