Aktion T4

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Quatre enfants différents

« De janvier 1940 à août 1941, 70 273 pensionnaires des asiles d’aliénés allemands et autrichiens ont été gazés à l’aide de monoxyde de carbone (CO) dans des centres de mise à mort installés sur le territoire du Reich. Ce crime contre l’humanité, planifié dans le secret jusqu’au moindre détail et désigné sous le nom de code Aktion T4, s’inscrit dans le programme plus vaste, mais moins structuré, d’assassinat de 250 000 à 300 000 Allemands considérés par le régime national-socialiste comme « étrangers à la communauté du peuple ».

« En 1920, un juriste allemand, Karl Binding, publie un plaidoyer pour une « libéralisation de la destruction de vies indignes d’être vécues ».

« En 1923, un sondage conduit par le directeur de l’asile Katharinenhof révèle que 73 % des parents d’enfant handicapé se déclarent en faveur de l’euthanasie et qu’un petit nombre ne serait pas hostile à ce que l’État en couvre le meurtre. »

« Dans les écoles, les enfants sont mis en condition : leurs livres d’arithmétique mettent en parallèle le coût d’un malade mental et le salaire d’un ouvrier. Des expositions, des films montrent des faibles d’esprit incurables et exigeant des soins permanents et coûteux. La population allemande est ainsi préparée à admettre et à justifier, et même à réclamer, l’élimination des ‘bouches inutiles’ ».

« En 1935, Hitler avait confié au chef des médecins du Reich, Gerhard Wagner, son intention d’utiliser le prétexte de la guerre pour éliminer les inaptes. Il craignait, en temps de paix, des réactions défavorables dans l’opinion publique en Allemagne et à l’étranger. Dès l’automne 1938, une première perspective criminelle se dessine avec la demande que lui fait un père d’accorder une « mort miséricordieuse » (Gnadentod) à son enfant porteur de graves infirmités. Hitler charge alors son médecin accompagnateur, Karl Brandt, d’enquêter sur le cas de cet enfant et de définir le protocole de sa mise à mort. »

In Cairn